Echanges avec le Chancelier fédéral

Comme convenu, le Liturge Jacob Zeram, qui pour le président était un personnage dont on ne pouvait se passer à nos côtés, était invité à dîner au cabinet présidentiel ce mercredi soir.
Tout était prévu chronologiquement. D'abord les discussions avec l'Armée, ensuite la prise en main et l'exercice du pouvoir en éliminant les éléments subversifs, ensuite en discutant avec ce fameux Jacob Zeram, histoire de tremper le pain dans le lait et de fixer les règles.
Jacob de chez lui, fut escorté au palais présidentiel. Une mesure excessive voulue par cet incorrigible Friedlich ordonnait aux gardes de fouiller Jacob de fond en comble et de confisquer les éventuels appareils de communication.
Le président lui, restait plutôt confiant, d'ailleurs leurs premiers échanges étaient très cordiaux et Karl aimait ce mystérieux personnage, qui, derrière ses airs de fervent religieux et de "stupide" révolutionnaire cachait un ambitieux visionnaire très malin et très stratégique, c'était aussi le cas du président et c'était la raison qui l'a poussé à le propulser à la Chancellerie fédérale, en plus de la raison qui consistait à attirer le respect du clergé.
Une fois arrivé aux portes du Palais, Jacob fut emmené à la salle de réception destinée aux membres du gouvernement, là où il y aperçu le Généralissime debout face à une grande vitre, admirant les mouvements de cette ville en perpétuelle évolution industrielle et technique.
Jacob voyait Karl de dos et pouvait penser qu'il ne l'avait pas remarqué, jusqu'à ce que... :

- Vous pouvez vous installer et vous asseoir mon cher Jacob.

Il se retourna lentement comme pour savourer une dernière fois la vue de la capitale avant de passer aux choses sérieuses.

- J'imagine que vous avez lu le Journal Officiel et avez prit connaissance du décret vous nommant Chancelier fédéral n'est-ce pas ?

Sans laisser Jacob répondre, il continua :

- Savez vous pourquoi je vous ai choisi ? Pour la simple et bonne raison que je vois grand pour notre pays et que j'estime que beaucoup de choses doivent évoluer dans le bon sens.
Seulement les activités secrètes de l'ImperialStirn et ses conquêtes m'empêchent de réaliser les projets que j'ai toujours voulu pour notre République et c'est pourquoi je pense que réagir comme eux, en procédant également à des activités secrètes voire dégradantes, ne serait pas considéré comme étant antidémocratique, puisqu'il se base sur la résistance et la conquête de la démocratie. Il faut battre le mal par le mal et je pense que vous en conviendrez.

Toutefois, il est hors de question d'informer le peuple de cela, prenons plutôt des positions démocratiques et républicaines pour éviter tout scandale.
Par ailleurs, je tiens fermement à vous remercier pour les diffusions des antennes liturgiques qui sont certainement prévus par vos soins, je le sais et le prend en considération. N'hésitez pas à user de tous vos moyens pour garantir la sûreté de l'État et son soutien par le peuple...

Il marqua une pause pour laisser son interlocuteur parler, maintenant qu'il avait lâché le gros morceau...

Ouais... Bon, ça commence bien, pensa ironiquement Jacob pendant qu'il se faisait fouiller. première humiliation.
Puis quand il entra dans le bureau, le président était tourné vers la fenêtre, malgrès la déférence que l'on devais avoir face a l'homme garant de l'Unité sacré. Deuxième humiliation.
Enfin, Se voir appeler par son prénom par un homme qu'il connaissait a peine, qui de plus est, un président d'opérette, un cancrelat attaché a la botte du précèdent président et qui avais fini par la percer et s'immiscer dans les chaires putréfiées du régime. Troisième Humiliation. A cela on pouvais ajouter le cérémonial, la reconduite de sa première demande de rendez-vous... Bref, il montrait des muscles, il montrait qui était le chef. pathétique.

Mais aucune de ces émotions passèrent sur son visage. Il s'était composé son éternelle figure de marbre. Sa figure de juge issu des rangs de l'inquisition, seule police privée légale jusqu'à l'arrivée de celle des Novronev, et si on oubliais la milice "tolérée" des Ebernards.

"Vous pouvez vous installer et vous assoir"
Ce a quoi il répondit " Bonsoir, excellence". Avant de s'exécuter. Il n'était pas un adepte des bras de fer, quelle que soit la forme qu'ils prenaient.

puis il parla du poste de chancelier. Un poste a la fois important et dénué de toute responsabilité. Il se chargerais de l'organisation des services qui sont sous les ordres d'autres personnes. Un moyen pour le président de s'assurer de sa fidélité sans lui donner trop d'importance... ceci dit, il avais raison, et les impériaux se montreraient certainement moins conciliants.

Ceci dit, la suite du discours l'inquiétait fortement. Il décidât cependant, une fois encore de ne rien montrer.

- La base de toute démocratienecessite que le peuple soit informé des décisions de son gouvernement. Cependant, nous sommes en dangers. Instables. Et un système doit devenir viable et Pérein avant de s'atteler a devenir juste. Ce n'est donc pas bafouer les principes de la démocratie que de reportée leur mise en œuvre, si c'est pour maintenir la continuité de l'état et protéger le peuple d'une terrible dictature, soutenue par le complot vampirique et franc-charpentier.

Etape 1, mise en place d'une ligne de propagande mettant en accord principes et actions. Je ne peut pas dire a voix haute que je préconise que nous foulons du pied nos principes, sans laisser penser mon désaccord sur les méthodes.

- Autre chose, Excellence. Je pense proposer a la chambre deux textes, l'un règlementant la chambre elle même, l'autre statuant sur la justice. Ils sont en cour de rédaction. Avez vous des préférences a ce sujet? De plus, vous savez que j'ai succinctement travaillé sous le précèdent gouvernement. Mon but était de démasquer l'usurpateur, mais je dois reconnaitre que vous m'avez devancé. enfin bref. Il avait mené des contrats avec les Novronev et des accord Avec la plèbe de Cazialstava. Je préconise de garder voir de renforcer les deux, car nous devons avoir l'unité de tous ceux qui ne nous sommes pas oposés. De plus, un poste a un novronev et a un Ebrnards permettrait de garder un œil sur ces familles qui sont toutes deux, a leur manière... Dangereuses. Je rappel que c'est un ami des Ebernards qui est intendant d'helzonie et que cette famille est puissante. faisons en sorte que cette puissance soit avec nous et non contre nous, car il est utopique de penser la contrôler.

Karl avait jusqu'ici écouté de manière attentive son interlocuteur et réussissait à déceler, derrière ce flot de paroles, un voix monocorde et presque trop neutre. Cependant il doutait et n'en comprenait pas moins le fort intérieur du Chancelier fédéral...


- Il est aussi très utopique de sous-estimer les forces républicaines, l'administration républicaine et les moyens républicains.

Après avoir servi à boire Jacob Zeram, il continua toujours en le tutoyant du nom :

- Jacob, vous êtes très intelligent et vous figurez à la bonne place, celle de Chancelier.
J'accepte donc vos suggestions et vous invite à améliorer nos accords avec la mafia et les Novronev.
En plus de cela, j'aimerai que vous annonciez officiellement aux citoyens, que des élections auront lieues courant Novembre, et qu'elle permettront le renouvellement du président fédéral et de la Chambre fédérale. Il est tout naturel pour moi de ne pas me présenter, en réalité c'est à vous que je pense.

Laissant le Chancelier digérer la chose, il continua comme si de rien n'était :

- La politique mêle souvent pouvoirs et risques, autant le premier reste profitable, autant le second peut conduire à la mort subite...
J'attendrai vos textes législatifs sur mon bureau afin que mon aval se prononce pour les débats parlementaires.

Jacob but une gorgée en écoutant le président ... Et s'étouffa. Il toussa plusieurs minutes, devenant cramoisi.

Après avoir repris son souffle, il parla enfin:

Moi? Président? Sauf votre respect, m'avez vous bien regardé? J'ai 84 ans , de l'arthrose et je boite! De plus, pensez vous que le poste de président soit compatible avec mon poste de liturge, dont le bouleau est de controler la constitutionnalité des décisions du chef de l'État?

Il repris son souffle. Cette proposition l'avais choquée mais finalement elle pouvais lui plaire...

Laissez moi y réfléchir. Mais si je peux me permettre, que ferez vous une fois que vous aurez quitté le poste, si c'est toutefois ce que vous décidez?

Et en parlant de débat parlementaire, votre texte sur la fiscalité est trop important pour se passer d'un tel débat... De plus, créer une monnaie a votre nom, je vous pensez assez malin pour éviter les signes évidents de megalomanie. Vous savez tout comme moi combien le peuple est attentif a ce genre de chose... Je ne pense pas que cela puisse passer maintenant. Il est trop tôt.