Un régulier de la Grande Basilique de l’architecte de l’univers avait intercepté les deux missives des éligibles et les avaient réorienté vers les suivants du Garant de l’intégrité Lumanévrienne. Durant le trajet, il avait eu le temps d’examiner tous les facteurs et de se forger une opinion. Le Haut-Liturge qui était jusque-là resté en arrière, s’avança lentement vers Karl pour lui dire posément :
- La situation qui s’offre à nous est plus que délicate. En effet, le plébiscite n’ayant désigné aucun des deux modèles politique qui étaient proposés au peuple, nous nous en retournons au statuquo. Cependant, il aura au moins eu le mérite de calmer les esprits, miracle qu’il ne faudrait pas anéantir par une décision malencontreuse.
Etant donné les résultats, et aux vues de la légitimité des positions de chacun, il nous parait plus que nécessaire de faire cohabiter les deux belligérants au sein d’une seule et même institution. Nous avons choisi, et ceux afin d’assurer la paix et l’Union sacré des saints peuples qui composent notre bien aimée nation, d’opter pour un compromis entre les différents modèles.
Ainsi nous accéderont à votre demande de maintien dans vos fonctions comme chef de l’Etat, puisque le gouvernement serait composé de Franz-Heinrich comme Chancelier de l’échiquier et de vous-même comme Président de notre République. C’est, je le crois, le seul moyen de garantir la continuité démocratique de notre nation.
Vous aurez un rôle constituant, ainsi que certaines prérogatives. Tout d’abord, vous serez en charge de la diplomatie et de la défense, de la promulgation des lois. Vous disposerez également du droit de grâce, de la disposition des forces armées, de la nomination à tous les emplois civils et militaires, vous présiderez aux solennités nationales, les envoyés et les ambassadeurs seront accrédités auprès de vous, vous serez également le garant de l’Union sacrée.
En ce qui concerne votre idée de République qui donnerait une place à l’Empereur, elle me parait délicate à mettre en place dans la mesure ou une République laisse le pouvoir au peuple, or si un Empereur a une place, désignée d’office, dans les institutions du pouvoir, même limitée, le choix n’en est pas laissé au peuple. Cependant, elle est tout de même envisageable par le moyen d’un compromis.
Le Haut-Liturge attendait avec impatience la réponse de Karl, l’avenir de la nation en dépendait grandement. Allait-il accepter ?