Jacob de retour au monastère

Jacob était assis a son bureau. les murs étaient gris, comme le ciel, sans aucune aspérité, le moindre décors. Le dépouillement du clergé de Cassiel

Une cheminée lui faisait face. Un feu flambais, mais la pièce restait froide et morne des que l'on s'en écartais un peu. Sur le linteau de la cheminée reposais l'épée qui lui avais été confiée a son intronisation. L'épée de la justice. Portée par Saint Zostrar lui même, premier liturge de cassiel, pourfendeur des dieux usurpateurs imposés aux païens.

Comme un symbole, c'est a la saint-zostrar que furent brulés a Caziastava plus de 20 000 catharodoxes par un de ses prédécesseur. Jacob espérais entrer dans l'histoire par un haut-fait de cette envergure.

Ceci-dit, il avais aussi espéré devenir haut-liturge. Cependant, il falais se faire une raison. Il avais 84 ans. l'actuel haut - lituge en avais 20 de moins. Il était idiot de penser qu'il survivrais plus longtemps sur cette terre que ce jeunot.

On frappa discrètement a la porte.

Jacob poussa les roues de son fauteuil roulant. la prison l'avais encore affaiblit, et ce fauteuil était devenu une évidence quelques jours après sa visite chez le haut-liturge, quand il s'était rendu compte que même soutenu par une canne, le simple fait de rester debout plus de 10 minutes l'éssouflais

- Entrez fit il en s'approchant de la cheminée.

Un moine légiférant lui servant de secrétaire fit son apparition- Vous m'avez fait mander, éminence ?
- Oui. répondit simplement le liturge en regardant les flammes danser dans la cheminée.

Vous avez de quoi Noter?
- Oui, éminence.
- Bien alors primo: je veux tout ce que l'on sait sur les officiants du couronnement d'heinrich: leur identité exacte: que ce soit dans nos archives ou dans les pièces fournies par heinrich. Ensuite, vous me recherchez toutes les traces de leurs apparitions après cet évènement, et si on sait ou il sont aujourd'hui, je veut le savoir aussi.
- Bien éminence.
- De plus, cette histoire de vente d'entreprises nationalisées me semble bien floue, donc suspect. Demandez aux moines Legiferants de chapeauter l'affaire, que cela se face dans les règles.
- Cela sera fait, éminence.
-Une dernière chose. ça cela ne va pas être trop difficile: on a toujours des enquêteurs sur les communautés catharodoxes, n'est-ce pas? Demandez leur de me dégoter un morceau de choix.

Le moine légiférant prenait assidument des notes sur tout ce que disait le Liturge. Il semblerait que le ministre de la justice divine avait entrepris de châtier les traitres qui avaient couronné Franz-Heinrich. La rumeur circulait déjà depuis un moment, mais ce devait donc être vrai, le Haut-Liturge semblait vouloir faire un exemple de ce cas de désobéissance.

Mais apparemment, il ne voulait pas s’arrêter là. Il voulait aussi faire un exemple avec les catharodoxe. Curieux, il n’avait pas entendu parler d’eux depuis très longtemps. Depuis les prophéties.

- Votre Eminence, je ferais rechercher dans les registres quels sont les séditieux perfides qui ont osé outrepasses l’avis du conseil. Un rapprochement entre les pièces nouvelles et non connaissances anciennement acquise devrait permettre d’identifier la plupart de protagonistes. Une fois cette tâche effectuée, nous les retrouverons ses fourbes, je vous le garantie.

Pour les hérétiques, l’Inquisition exploite toujours quelques pistes, mais je vais secouer les puces des sections d’enquêtes en charge de la question catharodoxe. Les catharodoxes sont toujours là, nous en avons tous les indices. Mais nous ne savons pas exactement où. Ils se déplacent souvent, ce qui rend leur localisation plus difficile.

Je reviendrais vous voir dès qu’il y aura du nouveau. La liste des parjures vous sera remise avant même d’avoir commencé les recherches sur leur localisation. Et si nous réussissons à mettre la main sur un foyer catharodoxe, vous serez prévenu.

Le secrétaire particulier se retira ensuite rapidement en baissant les yeux.

Jacob appréciait ce moine. il était efficace. peut être en ferait il un chanoine. c'était d'ailleurs certainement l'espérance de cette promotion qui était a l'origine de son efficacité.

- Il est temps que le chapitre se réaffirme. Fini le temps ou on se faisait marcher sur les pieds

quelques semaines plus tard

La pièce était plongée dans la pénombre. Un léger toussotement était couvert par le bruit d'une lourde machine posée a coté du lit, et de laquelle partait quelques tuyaux souples venant plonger dans le torax du vieil homme. Après le fauteuil roulant dans lequel il était cloitré par la perte de toute sensation dans ses jambes, voila qu'une maladie l'avais clouée au lit, et au dire des médecins, la gênerais a respirer pour le restant de sa vie. Sans tuyaux, il suffoquais bien vite et risquais l'asphyxie a tout moment. Il se déplaçais donc le moin possible. Ce qu'il avais perdu en fureur et en violence, il l'avais gagné en aigreur et en déliquescence. a bientot 85 ans, l'homme devenais de plus en plus ce qu'il avais toujours abjuré: une vielle chose mole, moche, inutile,immobile, rétrograde, aigrit, tout ce qu'il méprisait dans sa jeunesse. Comment le voyais son neveu? Son respect n'étais t'il qu'une façade cachant le mépris? pense il, comme lui a son age, que le vieux liturge a fait son temps, qu'il faut une nouvelle tète pour redonner vigueur au clergé? Cette décrépitude le fait rager, mais il ne peut guère plus faire que de ruminer de sombre pensées sans avoir mal. Dieux! Es cela, la vieillesse? Comment peut il être le vieux sage qu'il fantasmais d'être si la douleur ne lui insuffle que la haine de tout ce qui peut encore tenir se ses deux jambes?

Voila les pensées quotidiennes du vieil homme. Dans des élans de déprime, il va jusqu'à souhaiter la mort. Une fois, même, il a tenté de se débrancher, mais son bras le faisait trop souffrir pour tirer sur les tuyaux et il a les doigts trop gourds pour détacher l'attache.

Aujourd'hui, il est relativement en forme. Il ne s'est pas endormi pendant que quelques dévoués moines le promenaient en fauteuil dans le parc du monastère, tirant la lourde machine derrière lui.

Il est donc réveillé. et il sonne la petite clochette disposée a coté de lui.

Un moine entre. En passant, il ravive légèrement le feu puis se tourne vers le liturge blafard.

- Monseigneur?
- L'inquisition travail depuis longtemps sur les dossiers que je lui ait confiée. Que l'on me présente des résultats. Ah, et amenez moi des journaux. Je veut aussi que l'on installe un poste de Radio dans cette chambre.

Il a déjà beaucoup parlé. Il se tait un moment. seul le ronronnement de la machine comble la silence. Déjà, ses paupières se ferment et sa tète tombe.

- Ce sera tout monseigneur?
Il se redresse fronce les sourcils comme pour distinguer qui lui parle, puis son visage s'éclaircit.

- Un Thé. un bon vous pouvez disposer.
Sa tète roule sur son torse et il retombe dans un profond sommeil.

Le moine qu’avait fait venir le respectable Liturge revint bien vite, les bras surchargé, il entrait péniblement en essayant de ne rien faire tomber. Il tenant dans une main, un plateau sur lequel était disposée une théière en porcelaine d’un blanc pur, décorée de subtils motifs peints à la main. Et dans l’autre une pile de journaux de la semaine passée, surmonté de deux épais dossier.

Il posa le service à thé sur une table basse près du grand ministre, avant de déposer les journaux sur le secrétaire du serviteur de Cassiel. Il reprit les deux dossiers et commença à servir du thé au bras droit de Cassiel. Tout en lui présentant sa tasse, il lui dit humblement en baissant les yeux :

- Monseigneur, votre thé est prêt.

- Merci mon brave.

Puis il fit un rapide rapport de la situation au vieil homme :

- Monseigneur, les dernières nouvelles sont mauvaises. La cité sacrée de Lurenberg est tombée aux mains des vampires, d’après les rescapés, le Haut-Liturge aurait proposé sa vie contre celle de sa cité, mais les habitants en fuite furent massacrés par la cavalerie vampire. Il est très certainement mort. Les vampires ont ensuite fait le siège de Treffelburg qui est en mauvaise position actuellement. De plus le Chancelier à démissionné de ses fonctions.

Il reversait une tasse de thé au sage avant de continuer tout en lui remettant des articles de journaux étayant ses dires :

- Le Président a créé une « Commission Nationale de Restauration de la Très Sainte et très Véridique Liturgie du Panthéon Universel » avec comme objectif affiché « d'assurer la continuité du culte Lumanévrien ». Le décret précise aussi que cette commission est « dirigée par Adolf Wagner, le Maréchal président Régent de la République Son Excellence Karl Hans-Rafael Schultz, le Liturge de Cassiel, Monseigneur Jacob Zeram, les Liturges et les survivants de Lurenberg, membres du clergé ». Mais il affirme dans le même décret que « le rôle de chef des Institutions religieuses est délégué au régent de la République, le Maréchal-Président ».

Le moine qui secondait le Liturge dans son travail reposa tous les journaux sur le guéridon et prit une lettre scellée par le chapitre d’Ederlézi qu’il tendit à son maître.

- Le Liturge d’Ederlezi réunit tous les Lithurges à Ervo lors d’une assemblée extraordinaire afin de prendre une décision à propos de tout ceci.

Il reposa la lettre que Jacob avait lue d’un œil distrait, et prit les deux épais dossiers qu’il avait ramenés avec lui. Il ouvrit le premier et dit :

- Concernant les hérétiques monothéistes, d’après nos services d’enquêtes, un groupe assez important devrait se rendre dans un petit village isolé situé dans la banlieue de Ljergeko, nous avons un agent infiltré et une équipe sur le coup, mais aucune opération de prévue pour le moment. Notre action consiste principalement à rassembler un maximum d’information.

Il donna le dossier au ministre en lui plaçant le contenu détaillé au-dessus des autres papiers. Puis il prit l’autre dossier et sortit une liste de noms qu’il tendit au Lithurge.

- Pour le couronnement de Franz-Heinrich, nous avons réussi à identifier tous les individus présents ou nommés sur les documents que l’empereur nous a fait parvenir, à cinq exceptions près. Une bonne partie est morte, mais pas tous, et pour cela, nous avons leur adresse. Un détachement de moine est prêt à intervenir à tout moment pour les arrêter. Ils n’attendent plus que votre ordre Monseigneur.

Quand le Moine entra, Jacob leva brusquement la tète. cligna des yeux plusieurs fois puis sembla se rappeler ce qu'il était, ou il était, qui était son interlocuteur.

A l'évocation de lurenberg, les yeux de Jacob devienrent plus vifs avant de s'assombrir rapidement.

- comment... les vampires... peuvent ils s'en prendre... a leur propre ville sainte... ?fit il en respirant difficilement.
Ont ils aussi peu de respects pour les dieux?

Il but son thé en écoutant le moine continuer. en entendant "...délégué au régent de la république" , il manqua de s'étouffer et fut pris d'une violente quinte de toux, aspergeant de thé ses couvertures.

- C'est un Sacrilège! suivit d'une nouvelle quinte de toux.
puis, parlant lentement

Ervo...Bien, préparez le voyage. Nous irons en train jusqu'au dnieprotostoik... je crois me rappeler que juste avant le pont qui enjambe le fleuve, il y a une gare d'un petit village qui a conservé un embarcadère. nous le prendrons et descendrons le Dnieprotostoïk. pensez a emmener les automobiles, nous en aurons besoin pour la fin du voyage. Celle avec les armoireries, pour moi. C'est un voyage officiel.

la suite de l'exposé du moine fut écoutée dans le silence, avec un œil morne. un nouvel assoupissement guettais.

- Bien... j'en discuterais... avec Fabran. il n'est pas encore temps pour les monotheistes. pour ceux qui ont soutenus, l'empereur, demandez a l'inquisition et aux moines soldats de les faire venir ici. qu'ils soient enfermés avec respect et soient bien traité. Je ne veut pas qu'en condamnant les colaborateurs de l'ex-chancelier, nous donnons au président l'impression de soutenir sa politique. Fabran se chargera des détails. qu'il laisse les inquisiteurs se charger des collaborateurs de leurs régions, mais en cas de pépin, il devra se charger lui même des récalcitrants.