Entretient avec Alinovitch

Garviel avait reçu un télégramme récemment de la part de la famille Alinovitch. Il ne connaissait de ce nom que leur exploitations en Syrdovie et n'avait jamais pu les rencontrer en personnes. Mais voilà que le représentant de cette exploitation familiale demandait un rendez-vous avec le Président de la Corporation en personne.
C'était, apparemment, suite à ses annonces pour l'achat d'une mine dans les montagnes. Cela l'étonnait qu'une exploitation agricole possède des mines aux abords de Targat-Judet mais bon, si c'était vrai, cela lui faciliterais la tâche en lui faisant gagner du temps et surtout il éviterait de devoir demander à l'administration gouvernementale.

Il attendait donc dans son bureau la venue du représentant des Alinovitch, un verre de Scotch coupé avec de la glace dans sa main. Il relisait les comptes rendus du mois et si il négociait bien les prix, le problème de la mine serais enfin réglé et il pourrait voir avec le colonel Keeler les plans de ce futur grand complexe.

Le téléphone de son bureau sonne, Garviel but une gorgée et décrocha:

- Oui ?

A l'autre bout du fil sa secrétaire qui lui annonçait de sa voix administrative:

- Le représentant de la famille Alinovitch est arrivé, je le fait patienté monsieur ?

- Non, faite le entrée tout de suite je vous prie, merci Annabeth.

Il raccrocha, finit son verre et attendit que la porte s'ouvre.

C'était Dimitri Alinovitch qui avait fait le déplacement jusqu'à Kapen-Lagen, après avoir reçu un appel de sa jeune nièce, Esfir, l'enjoignant à négocier la vente de quelques mines à la célèbre corporation. Ce que les Novronev en ferait ensuite ne le regardait pas, il remplirait son rôle et tenterait de retirer des bénéfices pour l'entreprise, voilà tout.
Ayant pris soin d'envoyer au préalable un télégramme au siège de la société il ne fut donc pas surpris lorsque la secrétaire l'invita à rejoindre directement le bureau. Il lissa son costume de haute qualité du plat de la main et passa la porte du bureau, affichant un visage de circonstance. Assis à son bureau sur lequel était posé un verre vide, Garviel Novronev devait l'attendre. Il le salua de sa voix grave, presque rocailleuse, et se présenta dans les règles de l'art, souhaitant néanmoins entrer rapidement dans le vif du sujet. Il n'avait pas fait ce chemin pour se perdre en discours interminables et purement diplomatiques bien évidemment.

- Bien, il semblerait que vous cherchiez à acquérir une mine en Moldénie, et il se trouve que notre entreprise a racheté plusieurs terres là-bas. Je ne vous cache pas que nous avons obtenu plusieurs galeries par la même occasion, mais plusieurs d'entre-elles n'étant plus exploitées depuis plusieurs années elles ne représentent guère d'intérêt pour nous.

Il ponctua ses paroles d'un sourire entendu, atténuant ses traits anguleux.

- Compte tenu de l'annonce que vous avez passée et de l'inutilité que représente pour nous ces souterrains, peut-être pourrions nous trouver un accord ? Bien entendu j'ai avec moi les cartes de la région et l'emplacement des mines concernées, et un bref croquis de leur "morphologie" si vous me permettez l'expression.

En effet si une ou deux tenaient plus de la simple carrière, quelques une s'étendaient plus largement sous terre, et pouvaient même être prolongées d'avantage, bien que ne comportant plus de ressources exploitables. Si son interlocuteur était réellement intéressé, ils pourraient donc s'entendre sur les conditions, ainsi que sur un prix.

Garviel, après avoir invité son interlocuteur à s'asseoir, regarda très attentivement les cartes et croquis que lui présentait Dimitri Alinovitch. Il est vrai que la plupart ressemblait à de vulgaires carrières dans le flanc de la montagne, sans intérêts pour les projets de la Corporation, mais leur ancienne mine de charbon avait un aspect beaucoup plus intéressant. En effet, et à en juger par les plans et croquis de cette dernière, les galeries s'étendaient sur plusieurs niveau et en grandes profondeur. De plus, cette vielle mine se trouvait à quelques dizaines de kilomètre seulement de Targat-Judet et donc des grand axes routiers, il serait aisé de prolonger cette axe jusqu'au futur complexe.

Garviel avait trouvé le bon filon, mais il ne laissa rien paraître afin de garder l'avantage sur ce vendeur potentiel, la CN avait beaucoup d'argent certes, mais les récentes dépense et les futurs projets creuseraient un trou assez profonds dans les caisses de la CN

- Dans tout ce que vous me proposer, il n'y a rien de ce que la CN recherche. A part peut être cette ancienne mine de charbon, mais voyez-vous, rien ne me garantie qu'elle est sûre ou quoique ce soit d'autre. Vu que ces tunnel ne contiennent plus aucunes richesses et qu'ils ne vous sont d'aucunes utilités, je pense que le prix que vous avez à me proposer est plus que raisonnable.

Mais avant de parler réellement affaire, puis-je vous proposer un petit rafraîchissement.

Il se leva et se dirigea vers l'armoire de laquelle il sortie deux verres, d'un ton totalement neutre il demanda à Dimitri:

- Je pense que vous serez ravis de boire un bon verre de grand crue Syrdove, en tant que producteur, vous devez être un grand amateur, ou peut-être préférez vous un bon verre d'alcool avec des glaçons ? J'ai de l'excellente Vodka Russlave et un Scotch, il vous évite les flammes mais vous offre le feu, croyez moi.

Garviel ne put s'empêcher d'échapper un sourir, ses condition laissaient entrevoir que son invité ainsi que l'entreprise qu'il représentait avaient des choses à cacher. Comme la Corporation était passé maître dans cette art, Garviel vit dans ces déclaration un moyen non négligeable d'approfondir les négociation avec l'entreprise Alinovitch. Il but une petite georgée de vin avant de répondre à sa question:

- Pour faciliter l'accé à cette mine, la Corporation rachetera le domaine qui est conjoint avec Targat-Judet. Nous préférons avoir un accé libre et réglementer par nos propres soins voyez-vous.
Je vais donc accepter votre offre de prix pour la mine et du terrain.

Il fit tourner le pied de son verre avec ses doigts, réfléchissant comment introduir ce qu'il allait déclarer à Dimitri:

- J'ai parfaitement conscience de ce que vous me demandez et je respectes le secrets profetionnel Monsieur Alinovitch. Le problème c'est que notre futur propriété va connaitre une fréquentation quotidienne et de plus en plus importante, nos activité vont devenir très concéquente dans ce secteur et je craint que le secret que vous ne gardez dans vos terre ne passe inaperçut aux yeux de la CN. Quoi que vous fassiez, nous le saurons bien assez tôt et vous saurez vous aussi bien assez tôt ce que nous faisons.

Il lacha son verre et croisa les doigts.

- Voilà ce que je vous propose, soit nous restons chacun de notre côté en faisant nos petite affaires, soit nous pouvons ouvrir une collaboration et permettre à l'autre de se tenir au courant des activité de son voisin, nous entre aider mutuellement si vous voulez. La CN est prête à employer sa force de sécurité, qui comme vous vous en doutez est assé concéquente, afin de mieux sécuriser votre domaine car nous non plus nous ne voulons pas de fouineur sur nos futurs lieux. La CN est prète à collaborer avec votre entreprise si vous le souhaitez, et je pense que vous y trouverais plus votre compte que nous. Quand dîtes-vous ?
Qu'en dîtes vous ?

Evidemment le dirigeant de la corporation Novronev avait choisit de racheter les terres concernées, un droit de passage aurait sous-entendu une certaine "surveillance", et le peu que Dimitri savait sur la grande entreprise lui suffisait pour deviner qu'ils préféraient avoir un contrôle total sur ce qu'ils entreprenaient.
Quant à l'acceptation de leur offre pour l'ancienne mine, il ne pouvait en être que ravit, et son frère serait probablement du même avis. Il avait cependant suffisamment d’expérience dans le domaine commercial pour dissimuler sa jubilation, et compléta soigneusement le contrat concernant la vente avant d’y tracer sa signature à l’encre noire, finissant de préciser les termes de la vente. Après quoi il fit glisser le précieux morceau de papier vers son interlocuteur, qui confirma à son tour d’une signature qu’il acceptait leur transaction.
Cependant il réprima un imperceptible froncement de sourcils aux paroles de Garviel, et se permit même un léger rire :

- Secret ? Un bien grand mot, je ne vois pas ce que des exploitant agricoles comme nous pourraient avoir à cacher. Entre nous, je n’ai jamais compris cette obsession d’Aleksei, mais c’est lui qui tient les rênes, et je me contente de faire appliquer ses souhaits.

Tout en parlant le représentant posa son verre vide sur la table, et rangea lentement les croquis qu’il avait sortit plus tôt. En réalité ses pensées s’entrechoquaient, et il réfléchit assidûment aux paroles qu’il venait d’entendre avant de répondre d’un ton songeur.

- Ceci étant dit… je dois admettre que votre proposition est tentante, chacun sait qu’en ce moment la sécurité n’est pas à prendre à la légère. Malgré tout mon rang ne me permet pas d’aborder ce genre de… négociations, aussi vais-je en informer notre dirigeant. Nous vous ferons parvenir un courrier dans peu de temps, afin que vous puissiez directement vous entretenir avec lui.

Sur ces paroles il salua son interlocuteur et s’apprêta à prendre congé.
Il allait devoir contacter sa nièce ou son frère rapidement, et s’y emploierait d’ailleurs dès qu’il aurait quitté le siège de la CN.