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Elizabeth, première personne.
Les volets était fermés et cela depuis six heure du matin, lorsque le soleil avait commencé à se montrer.
Anaël s'était levé d'elle même pour le faire.
Cela faisait plusieurs jours que je partageais ma chambre avec la vampire aux cheveux dorés et étrangement on s'entendait plutôt bien.
Pas d'interférences ennuyeuses, comme si on avait les mêmes idées au même moment. Il faut dire que cette fille avait l'air sacrément dérangée… Tout comme moi… D'ou notre entente j'imagine.
La chambre que nous possédions était plus petite que celle que je partageais avec Kaya, mais elle restait très confortable. De toute façon, même le placard m'aurait suffit. Depuis que j'étais rentré de mon escapade avec les deux princes, la grande vampire avait tendance à me regarder avec un air féroce, un peu trop féroce. Mieux valait éviter toute bataille.
Je lançais un regard sur le lit de droite. Anaël était là, regardant dans le vide… Non, vraiment sacrément dérangée, plus de doute.
Je saisi alors le peu d'opium qui me restait des frères Seymour avant de le mettre dans une fine pipe. Je l'allumais puis lentement avalait la fumée blanche si typique. Depuis que j'étais devenu une vampire insomniaque, rien d'autre ne pouvait m'aider à trouver le sommeil. Non pas que j'en avais besoin, mais mes restes humains semblait le vouloir, histoire de me laisser croire que j'étais un tant soit peu normale.
Ma voisine ne bougeait pas, alors dans un élan de générosité, je lui tendis la pipe.
- Tu veux dormir? lui demandais-je simplement.
- Je n'ai jamais dormi, répondit-elle avec un air étonné, je ne vois pas comment…
- Ne t'inquiète pas, avec ça, tu ne vas même pas comprendre ce qui va t'arriver. L'opium est la seule drogue capable de nous faire somnoler… Mais celle-ci est un cocktail spécial vampire faits par les frères Seymour… Tu vas voir.
Elle continua de me lancer un regard dubitatif, puis saisit la pipe pour en tirer une bouffée. Deux suffirent, elle sombra dans le coma quasiment immédiatement, elle qui n'avait pas l'habitude. Moi il me fallait carrément finir la dose… Mes restes humains de toxico, il faut croire.
Je commençais à avoir des vertiges. J'aimais cette sensation, ne plus s'occuper de l'extérieur et pourtant être toujours présent dans cette sorte de torpeur. Le monde qui s'éloigne et nos sens qui s'étouffaient.
Je tournai la tête m'apprêtait à reposer l'opium lorsque je tombais nez à nez avec le miroir collé au dessus de mon lit. Mon reflet semblait tenter de me faire peur… C'est alors que je compris que c'était vraiment mon apparence. Je n'étais pas encore assez droguée il faut croire.
Cette tête n'était pas vraiment la mienne. Ces cheveux violets foncés, ternes, cet air triste, pâle et sans teint. Ou étais passé la joyeuse et foudroyante Lightning Lux? En tout cas, elle n'était certainement plus là. La fusion d'âme y était peut être pour quelque chose. Pourtant, Kallen n'était pas vraiment moi. J'avais juste accès à ses souvenirs, mais je savais faire la part ce qui m'appartenais. Cette mélancolie constante, cette remise en cause, tout ça, ce n'était pas moi. J'étais quelqu'un de souriant, certes une folle mais pas une folle dépressive.
C'est qu'un bruit à la porte me sortit de ma réflexion de junkee.
Mais enfin qui était le connard qui frappait à ma porte pendant que je me défonçais… à sept heure du mat' en plus… Les gens ne savent pas vivre!
- Mademoiselle Cooper, vous êtes là? La réception vous appelle, un problème… urgent.
Euh… là ça allait être plutôt compliqué, vu dans quel état elle se trouvait. Si on ne savait pas qu'elle était vampire, on pourrait croire que je dormais à côté d'un cadavre tout frais.
- Eh bien, elle n'est pas disponible, répondit-je en tentant de faire disparaitre la fumée de la chambre, à quel point c'est important?
La voix derrière la porte se mit prendre un ton presque apeuré.
- C'est à dire que… Sophia m'a expressément demandé de la ramener… donc… 'fin… voilà quoi…
Ok, je voyais le truc. Cette taré névrotique de Schwann avait encore terrorisé un apprenti voleur…
- J'arrive, marmonnais-je en enfilant ma veste d'uniforme.
Quoique ce soit, j'était apte a rabattre le caquet de la réceptionniste. Au pire j'étais complètement faite, alors autant s'amuser.