Entrevue Minière

(Franz-Heinrich première personne)

Après avoir reçu un télégramme de l'ombre de Moldénie, j'avais pris la décision de venir moi même attiser cette petite braise. Enfin la lune de miel pour Rayan était fini. Le peuple est variant, un jour il vous aime et l'autre ... il veut votre tête.
J'étais arrivé tard dans la nuit dans notre QG régionale. Je devais trouver le mineur qui avait pris la tête du mouvement et l'inciter à aller plus loin. Pour cela je lui révèlerai mon identité. J'espérai ainsi un peu plus d'écoute.
On frappa à ma porte,
"C'est l'heure votre altesse"
"Bien j'arrive"
Les mineurs rédigeaient leurs réclamations. Tout le monde pouvait venir faire part des siennes. Je mis donc en marche pour les voir en action accompagné de 3 gardes impériaux bien entrainés... au cas où.
Arrivé là bas, les voix étaient nombreuses, les propositions multiples et je voyais bien qu'il y avait un manque cruel d'organisation. Je cherchais celui qui pouvait être le chef. Un seul homme était attablé avec un crayon à la main, ça devait être lui.
A un moment, j'entendis
"Nous allons faire une pause, et nous reprendrons après dans le calme ! Merci"
Il n'était pas facile de gérer cette foule et la pause ne serait pas de trop. J'en profitais pour m'approcher du meneur.
"Puis je vous parler un instant l'ami ?"
"C'est pourquoi"
En lui montrant le sceau Impérial sur la bague à mon annulaire droit. Il dut comprendre de suite

En voyant le sceau impérial, l'homme ouvrit de grands yeux hagards sous le coup de l'étonnement. Puis il se leva lentement à cause de la stupéfaction, en prenant appuis sur la table. Il était sidéré et eu du mal à parler. Mais une fois son sang froid de retour, il dit enfin, encore tout tremblant :

- Votre altesse, mais qu'est-ce que vous faites ici. Pardonnez-moi, je veux dire, bienvenu parmi nous, pauvres mineurs, je vous en pris, asseyez-vous. Amenez une chaise s'il vous plait. Décidément, je manque à tous mes devoirs, je m'appelle Andrew Ryswich, que puis-je faire pour vous ?

L'homme désigné par le destin ainsi que ses semblables comme le leader du mouvement de contestation des mineurs, était sidéré et inquiet. L'Empereur était d'une certaine façon à l'origine de cette révolte. Et il avait le pouvoir de faire évoluer la situation d'une manière très importante. Dans quelque sens que ce soit, c'était bien là le problème d'ailleurs. En plus, que venait-il faire là, pour qu'il se déplace en personne, cela devait être important, mais c'était aussi dangereux.

Ce brave homme me sembla dépassé sur le moment mais il me montra rapidement qu'il pouvait faire face a la situation je m'attabla et dis :

"Cher Andrew, je n'ai cure du danger. Je vis depuis bien trop longtemps dans l'ombre et voir mon peuple dans de tels conditions alors que la société a évolué... Je ne peux le supporter !"
Pour accentuer mon propos je frappais la table, un bon coup de poing. Pas très agréable sur le moment...
" Je crois que vous ne pourrez rien tirer de Rayan, il enverra l'armée et vous massacrera. Vous ne pouvez plus faire machine arrière la répression va être lancée. Je suis ici pour vous aider. Depuis une de nos bases je peux vous fournir armes et le nécessaire pour combattre et enlever la Moldénie au joug despotique de Rayan. Il est temps de rétablir l'empire. N'était ce pas le seul moment où la plupart des sujets vivaient en paix ?"
Il semblait dubitatif, pour enfoncer le clou je dis :
"Les armées sont prises au Volkona mais nous avons peu de temps. Il va falloir s'emparer des instance de commandement régionales, peut être que les autres ouvriers de Delovno sont déjà avec nous en ce moment. J'y est commandé une mission comme ici"
Le regardant droit dans les yeux je lui asséna :
"Alors vous êtes prêts pour ce destin que les dieux nous ont confié ?"

Andrew avait écouté avec attention le discourt de l'Empereur, pesant et re-pesant chacun de ses arguments, les retournant dans tous les sens. Il comprenait très bien ce qui se passait dans la tête de Sa Majesté, mais certaines choses le dérangeaient. Aussi lui répondit-il après l'avoir laissé parler :

- Vous pensez que nous ne pourrions rien tirer de Rayan ? Pourtant il est en position de faiblesse, sans nous, pas de minerait, et donc pas d'industrie, ni de commerce, et encore moins d'économie, bref, un pays paralysé. De plus, vous parlez de répression, mais nous ne sommes pas entrés en révolution. Nous avons demandé une évolution sociale. C'est la révolution que vous nous proposez qui entraînerait une répression.

Il parlait très posément en regardant l'Empereur dans les yeux, il avait d'ailleurs insisté sur le vous impérial. Puis il reprit en s'appuyant de nouveau sur l'argumentation de l'Empereur :

- Et puis, sous l'Empire comme sous la République, nous sommes en paix, nous mineurs. Qui plus est, les deux nous garantissaient des conditions de vie semblables. D'autant plus que notre but n'est pas d'obtenir satisfaction par la force !

L'Empereur semblait s'emmêler les pinceaux. Les mineurs ne voulaient pas faire la révolution, ils voulaient une réforme sociale. Ils ne voulaient pas remettre en cause la République, mais revaloriser leur statut.
Et surtout, sa présence ici mettait les mineurs en dangers. Si on trouvait l'Empereur ici, là, le mouvement s'apparenterait vraiment à un révolutionnaire et Rayan risquerait de faire réprimer ce qui n'était au début qu'un mouvement social. Mais d'autres choses clochaient, aussi il voulut reprendre, mais un mineur entra précipitamment et l'en empêcha. Il était comme paniqué, et c'est essoufflé qu'il tenta de parler :

- Andrew !! Le président est ici !!

- Très bien, j'arrive, dit-il en se retourna d'un seul coup avant de répondre à l'Empereur en se retournant vers lui, je suis prêt pour assumer les espoirs que mes semblables fondent en moi. Pas pour votre destin.

Puis il se leva et parti précipitamment voir le président Rayan sans se retourner, afin de lui faire part des revendications des mineurs.

Voyant l'homme partir L'empereur dit à ses compagnons:

"Justement n'est ce pas parce que je suis empereur que je sais qu'il y aura une répression bientôt ...
Mes amis partons, je crois que ces gens ont besoin d'une certaine violence pour comprendre mes mots. L'avenir leur prouvera ... malheureusement ."

Franz-Heinrich partit alors, il reviendrai peut être ... plus tard.