Virée Nocturne fort déplaisante

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Note: Les Rp que je vais faire en Helzonie sont juste là pour expliquer comment Lux arrive au Siegburg. Cela se passe dans un passé proche en attendant que le jeu commence vraiment ^^

L'atmosphère était froide, presque saisissante et pourtant la température ambiante devait frôler les trente degrés. Il était tard probablement et le malaise était palpable: un bar en pleine nuit à Cazialstava, fusse-t-il dans un Hôtel renommé, restait malgré tout ouvert à la pègre locale.

L'unique jeune femme encore présente semblait préoccupée. Assise sur l'un des tabourets, elle saisit avec nonchalance son précieux pendentif de sa poche puis l'ouvrit d'un geste vif découvrant un cadrant.
Trois heure et demi. L'homme ne devrait pas tarder maintenant.
Elle sortit alors de son sac un miroir. Sa perruque brune n'avait cessé de la démanger toute la soirée, sans parler de la couche de maquillage qu'elle avait du utiliser sur sa pauvre peau. Pauvres Call-girls, songea-t-elle, en plus de devoir subir des hommes vulgaires et alcooliques, elles portaient un attirail des plus déplaisants.
Elle remit une couche de rouge à lèvre très foncé avant de boire une gorgée de son verre. Pas d'alcool en mission c'était la règle... Malheureusement... Elle devait bien admettre que vu la situation une petite vodka aurait pu l'aider...
Quatre heures moins vingt cinq et toujours rien. Etrange, d'habitude l'homme finissait toujours la soirée au bar pour trouver de la compagnie féminine... Peut être avait-il eu un empêchement? Cela serait fâcheux, d'autant plus qu'elle n'avait aucune envie de recommencer ce manège infernale. Se faire accoster par tous les ivrognes et bandits du coin qui lui demandait constamment le prix de sa compagnie, c'était tout de même désagréable.

Alors qu'elle commençait à perdre espoir, la cible fit irruption dans la sombre pièce. Elle le toisa discrètement. Pas de doute possible, c'était bien lui.
Sebastian Eberhard, la petite trentaine, second fils de la grande famille qui contrôlait toute la ville, un alcoolique doublé d'un drogué et d'un joueur invétéré. Il avait de la chance d'être un Eberhard auquel cas ses dettes de jeux seraient surement un problème.
La démarche peu assurée qu'il employait démontrait bien que les nombreux cocktails faisaient leur effet. Cette heure était vraiment parfaite pour la mission...
Naturellement, le regard du jeune homme fut immédiatement attiré vers la jeune femme. Sa robe bustier rouge si serrée et ses chaussures de satin avec un talon de dix centimètres de haut avaient fait leur effet. C'était déjà une bonne chose.
Il s'avança au bar et s'assit à côté d'elle. Il commanda une nouvelle consommation et continua de regarder la jeune femme avec insistance.
Elle fit mine de l'ignorer et sortit une cigarette d'un boitier en argent. Immédiatement sans même qu'elle ait eu le temps de faire quoique ce soit, Sebastian saisit un briquet de sa poche et la lui alluma.
C'était encore plus simple qu'elle ne l'avait imaginer, il ne mordait plus à l'hameçon, il l'avalait carrément.
Elle lui lança un sourire comme remerciement avant de faire mine de retourner à ses pensées.
L'homme se tourna alors vers le Barman.

⁃ Servez un Martini à cette jolie demoiselle à mon compte, s'il vous plait...
⁃ Oh, ce ne sera pas nécessaire, j'ai bien trop bu pour ce soir, lança la jeune femme toujours en souriant à Sebastian qui semblait de plus en plus charmé.

Il lui tendit néanmoins sa boisson qu'elle accepta finalement, la refuser aurait été offensant.

⁃ Maintenant, cessons de tourner autour du pot, il se fait tard et je n'ai toujours pas de compagnie, annonça-t-il finalement, combien vous prenez pour le reste de la nuit?
⁃ Je suis beaucoup trop chère pour vous je crois, répondit-elle d'un air mutin.
⁃ Votre prix sera le mien...

Apparemment elle avait fait mouche... Peut être même qu'elle pourrait le dépouiller de son argent sa mission accomplie...
Pendant qu'il lui lançait des regards lancinants, elle saisit discrètement un flacon de sa poche tout en posant sa main sur la cuisse du Eberhard. Elle en versa le contenu dans son verre en un temps record tout en continuant de caresser la cuisse de cet homme qui lui apparaissait de plus en plus pervers. Elle devait repousser ses réactions de dégout profond. Une mission était une mission, pas question d'avoir des états d'âmes.

⁃ Je crois que l'on va faire affaire, finit-elle par déclarer en enlevant sa main de la cuisse de l'homme puis en terminant d'une traite son verre, Vous avez une chambre ici non?
⁃ Avant toute chose, je dois être sur à propos d'un point... dit alors le Eberhard.

Sa couverture était elle en danger? Elle se mit à paniquer intérieurement. Pourtant, elle avait tout suivi à la lettre... Rien n'aurait pu la trahir... L'avait-il vu droguer son verre?!

⁃ Tu n'êtes pas mineure tout de même? Continua-t-il, tu m'as l'air très jeune et ce n'est pas ton épaisse couche de peinture sur le visage qui pourra le masquer.

Voilà maintenant qu'elle devait cacher sa colère. C'était systématique, même habillée comme une fille de joie, on la prenait toujours pour une gamine... C'était terrible, A quoi bon leur dire qu'elle avait 22 ans, puisqu'ils pensaient tous qu'elle en avait 15 ou 16 grand maximum.
Elle décida de passer outre ce problème.

⁃ Cela pose-t-il un problème? Demanda-t-elle l'air agacée.

L'homme se mit alors à exploser de rire, dévoilant une haleine puant l'alcool ce qui rendit la jeune femme encore plus nauséeuse.

⁃ Bien sur que non, je plaisantais, je m'en suis tapé des plus jeunes que toi! Et puis qui viendrait m'ennuyer ici, je suis un Eberhard! C'est nous qui faisons la pluie et le beau temps à Cazialstava non?

Cette homme était réellement un porc, ni plus, ni moins. Enfin, il ne restait à la jeune femme que peu de temps à le supporter. Il se leva et invita sa nouvelle proie à monter dans les chambres.
L'ascenseur s'arrêta au second étage, l'homme commençait à avoir du mal à se déplacer. La drogue faisait enfin son effet... Pas étonnant qu'elle mette du temps avec un opiomane pareil. Elle avait pourtant mis une dose de cheval.
Ils arrivèrent devant la porte de la chambre, puis entrèrent rapidement. L'homme se jeta sur le lit, puis vautré il lança à la jeune femme:

⁃ Alors chérie, tu me fais voir la marchandise?

De mieux en mieux... Songea-t-elle dépitée. Après cette mission elle espérait vraiment une grosse prime. Elle prétexta d'aller au toilette se préparer.
A peine ouvra-t-elle la porte qu'elle entendit un grand bruit. Elle se retourna vivement et vit le Eberhard complètement sou évanoui sur son lit tel un sac en toile sans forme rempli de pomme de terre. L'alcool plus la drogue avait suffit apparemment... Un cocktail détonnant vraiment. Maintenant, elle avait quartier libre.
Depuis tout le temps ou elle l'avait suivit, traqué, observé pour connaître son emploi du temps par coeur, Enfin cela finissait par payer!
Elle se rua sur le sac en cuire de l'homme posé sur le bureau et en extirpa plusieurs documents. Un sourire s'afficha sur le visage de la jeune femme. Elle avait enfin connaissance de tous les trafics occupés par les Eberhard. Mais comment pouvait-on confier de tels documents à un tel abruti? Franchement elle restait toujours sans réponse, et là ce n'était plus son problème à elle.
Elle finit par ranger le tout dans sa sacoche. Le plus dur était certes accompli mais il restait les détails qui faisaient qu'elle était une aspirante espionne de qualité : Faire croire qu'une jeune prostituée a drogué un riche pour mieux le dépouiller. Typique et drôlement efficace.
Elle lui fit les poches rapidement, prit tout ce qui pouvait se vendre ou qui valait de l'argent, argent liquide, montre en or, boutons de manchettes...
Elle finit par déranger la chambre pour que le motif du vol soit évident.
Avant de sortir, elle s'arrêta un bref instant devant la masse qui faisait office d'homme sur le lit:

⁃ Ce que tu peux être con, Sebastian Eberbard, réellement, un vulgaire gros con!

Elle sortit alors en claquant la porte, et s'extirpa de l'hôtel sans être inquiétée avec son butin dans son sac, fière de sa première grande mission réussie.