Les 3 partis réunis

Franz-Heinrich arriva en premier auprès du Haut liturge. Celui-ci avait ordonné une réunion des partis impliqués dans l'égalité du plébiscite. L'avenir du pays pouvait encore changé qui c'est. Mais le pouvoir partagé semblait se mettre en place. La constitution nouvelle avait été accepté par tous les partis, néanmoins les même partis n'aspiraient qu'un un même but ... et seuls les dieux savaient qui en sortiraient gagnant.

Devant l'humble bureau de sa sainteté, l'empereur demandait audience car les protagonistes arriveraient surement aux goutes à goutes. Et puis un entretien privilégié avant ne serait pas de trop vu la situation complexes du pays.

"Messieurs, je viens selon le souhait de sa Sainteté. Pouvait l'en informer de ma visite ? Je souhaiterai m'entretenir avec lui seul à seul."

Un valet aux couleurs du Haut-Liturge s’avança vers Franz-Heinrich avant de lui annoncer qu’il pouvait entrer. Deux hallebardiers ouvrirent les lourdes portes qui menaient jusque dans le bureau du Saint homme. L’héritier de la couronne s’avança alors jusque devant son bureau, attendant les instructions du chef suprême de la hiérarchie Lumanévrienne.

Le vieil homme avait fait venir le Chancelier afin de lui exposer son rôle exacte ai sein des nouvelles institutions de la république, ainsi que pour lui confier ses premières missions. Mais il avait aussi une arrière-pensée. Il était plutôt satisfait. Son compromis avait au moins le mérite d’avoir mis fin aux affrontements internes entre impérialistes et républicains, l’Union sacrée avait été préservée. Tout du moins, ce qu’il en restait.

Il se leva péniblement en prenant appui sur le rebord de son bureau tout en faisant signe à Franz-Heinrich. Il lui dit alors d’une voix amicale :

- Mais asseyez-vous, je vous en prie, ne restez pas debout, vous me faites peiner.

Une fois que tout le monde fut bien à l’aise, et après avoir échangé les banalités d’usages, les deux hommes en arrivèrent enfin à ce qui avait motivé cet entretien.

- Cher ami, si j’ai désiré vous voir aujourd’hui, c’est avant tout pour nous entretenir à propos des raisons d’Etats qui vous donnent à présent une place importante dans les institutions de cette nouvelle République. J’ai à vous exposer le rôle précis que nous avons souhaité vous confier dans cette nouvelle forme de gouvernement. Vous serez le gestionnaire des crédits de l’état. En cela, il vous appartiendra de maintenir l’équilibre des finances et la redistribution par chaque département. Vous aurez aussi la mission de composer un nouveau gouvernement qui sera constitué de cinq statthalters qui devront administrer chacun une région et seront les relais de la politique menée à la capitale. Ils seront en charge de la milice, ainsi que du maintien de l’ordre et des intérêts de l’Etat dans leur région. Vous devrez aussi désigner un Président pour le Parlement. Outre ses tâches, vous aurez aussi un rôle constituant et législatif. Les statthalters seront aussi en droit de déposer un projet de loi devant le Parlement.
J’espère avoir été clair, néanmoins, si des questions subsistent, il est temps de les poser.

Le Haut-Liturge avait pensé ce système politique comme un entremêla complexe entre les deux hommes qui devaient se surveiller mutuellement afin de garantir, à la fois l’Union Sacrée, mais aussi, une forme de gouvernement correspondant à ce qui avait été institué par les événements qui avaient immédiatement précédés la chute de l’empire tout en restant en accord avec l’antique traité de Laibach.

Il espérait que ce système remplirait son but. Il espérait que la paix serait sauvegardée et que la politique puisse être menée clairement et sainement, avec l’approbation du peuple. Et surtout, qu’ile ne serait pas un système de transition vers un gouvernement absolutiste, que les deux hommes ne s’entre-annihileraient pas. Que la guerre civile opposant partisans des deux hommes ne reprendrait pas, sans quoi, tous ses efforts seraient réduits à néant…

Apres l'entrevue précipitée entre l'Empereur et le Haut-Liturge, le Président finit par arriver lui aussi un peu plus tard.
On avait du couper la circulation de la capitale et poster plusieurs hommes tout au long du trajet présidentiel vers Lurenberg.

La Grande Basilique était encerclée de haut en bas, d'agents multipliant les fonctions et assurant la protection rapprochée du Président.
Le Généralissime finit par accéder au bâtiment principal et a l'aile de travail de Sa Sainteté.
Arrivant aux lieux, il remarqua la présence de l'Empereur qu'il salua cordialement, puis salua cette fois ci dignement le chef du clergé.

- Que me vaut l'honneur d’être reçu si aimablement par vos soins Votre Sainteté?

Le Haut-Liturge fut plutôt surprit par l’attitude du Schultz. Non seulement cet homme ne venait pas en pèlerin, mais en plus, il mobilisait toute une partie de l’armée. Cette mascarade militariste était de très mauvais goût et avait le don de crisper le Haut-Liturge.

Il avait à parler de choses importantes, il ne s’agissait pas d’une manifestation majestueuse destinée à rendre gloire à cet homme dans un triomphe exposant au grand jour la force de Schultz. Mais d’une réunion de travail destinée à poser les bases solides des nouveaux arcanes du pouvoir.

- Et bien, je vous ai fait venir afin de nous entretenir à propos de votre rôle au sein des nouvelles institutions tacites qui viennent de voir le jour à la suite des tragiques événements auxquelles nous avons été confrontés. Maintenant que vous êtes officiellement président d’une république proclamée, il n’est décemment pas concevable que vous cumuliez cette fonction avec celle de Commandeur. Vous devez déléguer cette tâche à une autre personne aussi digne que vous d’assurer cette fonction.

Vous avez aussi été investi d’un rôle majeur dans la rédaction d’une nouvelle constitution qui devra guider la vie politique de notre grande nation, tout en respectant les attentes des acteurs politiques actuels. Pour cela, elle devra être soumise à l’examen du Chancelier, à celui de la Liturgie, par la Basilique de Luren, et bien sûr, du peuple, par l’intermédiaire du Parlement. Tout cela afin de respecter l'antique traité de Laibach qui sert de socle à la vie politique du Siegburg-Helzonie depuis la nuit des temps.

Il faudrait aussi peut-être annoncer tous ses bouleversements au peuple afin qu’il sache exactement ce qui lui arrive. Pourquoi ne pas en profiter pour donner une grande fête ?

La Haut-Liturge était plutôt partagé. Il attendait avec appréhension les réactions de Schultz.

La parole de l'homme saint était sage, répondant à tout les problèmes récents. L'empereur acquiesça à toutes les mots du haut liturge. Puis à la fin de l'exposé de celui-ci, il prit la parole:

"Votre sainteté,

Dans ce monde tiraillé par les imperfections humaines, il existe des despotes, des dictateurs, des politiciens manipulateurs, des rois et des piètres tyrans qui manquent cruellement d'engouement, qu'il serait plus à leur place dans un zoo. Mais aujourd'hui, grâce à votre jugement je ne puis qu'espérer qu'en humble servant de ce pays, cette terre que nous aimons ne connaitra plus ces plais. Nous acceptons toutes vos conditions et comprenons le rôle important qui nous est déféré."

Le début de sa phrase avait été suivit de regards rapides avec le "Président". Mais les échanges étaient rapides et rien ne pouvait transparaitre dans un entretien aussi sérieux.

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Hommage à une "citation" que j'adore ^^

Karl, et comme l'attendaient très certainement ses interlocuteurs, n’était pas aussi satisfait. Pire même, il était plus contrarié que ce que le Haut-Liturge pouvait appréhender.

- Votre Sainteté, avec tout le respect que je vous dois, la décence n'a rien avoir avec un cumul de deux fonctions suprêmes, aussi je ne pense pas faire preuve d'irrespect en matière des convenances de bienséance.
En effet, des a présent et pour éviter l’indépendance totale de l’Armée et pour la configurer de manière a servir l'Etat et la nation, j'ai trouvé bon de confier au chef de l'Etat la chefferie suprême des forces armées. Le titre de Président coïncide donc de facto avec celui de Commandeur et puis, de tous temps, le souverain du pays a été le supérieur hiérarchique direct du Commandeur, cette fonction n'ayant d'autre utilité que pour permettre au chef d'Etat de ne pas nécessairement disposer de connaissances en matière de stratégie militaire, or, moi j'ai toute l’expérience militaire. Conclusion, il n'y a point besoin de ''Commandeur''.

La Constitution a été proclamée et les deux piliers du suffrage universel, a savoir Franz-Heinrich von Laibach et moi même, sommes d'accords sur la Constitution que j'ai rédigée. Je ne comprends d'ailleurs pas l'empressement de ce dernier a vouloir vous soutenir alors qu'il a lui même approuvé les dispositions de cette loi fondamentale.

Il ne reste que votre accord pour appliquer la Constitution car pour le reste, c'est fait étant donné que le peuple a donné sa confiance aux deux factions politiques, lesquelles disposent de la légitimité nécessaire pour conduire la promulgation des textes législatifs.

Une remise en cause de la loyauté impériale ?! Franz-Heinrich ne l'acceptait pas, ceci était une alliance et non un simple contrat.

" Pour vous répondre, notre soutien a la Constitution et plus précisément a un projet de Constitution ne saurait remplacer dans les faits d' aujourd'hui notre loyauté au principes fondateurs de notre société, les principes de la Lumanevra.
De plus quel souci y aurait il a vous dissocier de l ' armée, votre image n' en sera qu' adoucie et vous semblerait vous consacrer pleinement au peuple. Mais ce n' est que notre avis après tout ..."

Le Haut-Liture était choqué. Il avait du mal à croire qu'il avait vraiment entendu ce que Schultz venait de dire. Il s'attendait à peu près à tout, sauf à ca. Cet homme ne manquait décidément pas de toupet. Il commençait à se demander si il était totalement stupide, ou vraiment très intelligent, au point qu'il ne puisse suivre ne serait-ce que le semblant de sa pensée. Mais il fallait bien traiter avec cet homme pour l'instant. Aussi il ravala sa surprise et lui dit :

- Ce que vous nommez cumul n'a aucun rapport avec la décence. Il s'agit là d'assurer l'intégrité de deux institutions distinctes et archaïques. Pour des raisons de sécurité évidente et de bon accomplissement de ses fonctions. En effet, en cas de combat, il appartient au Commandeur de coordonner les corps d'armées.

Or dans ce cas, vous ne pourriez - il insistait sur le conditionnel - assurer vos fonctions de Chef de l'Etat. Qui n'est en aucun cas celle de souverain ! - le rapprochement qu'avait fait Schultz était des plus malvenus - Qui plus est, ce n'est pas l'armée qui doit être indépendante du Président, mais le Président qui ne doit pas dépendre de ses Légats.

De toute façon, et ce quelque soit les types de gouvernement, le chef de notre nation a été dissocié du Commandeur, tout en restant son supérieur, ce qui reste votre cas. La dénomination de chef de l'Etat est donc implicitement dissociée de celle de chef de l'armée.

La Constitution a peut-être été proclamée, mais elle n'en est pas pour autant effective. Pour cela, il faudrait qu'un agent dépose un coin de cire sur le texte, ce qui ne se fera pas sans mon accord, qui ne se fera pas sans un avis positif du Parlement. Une Constitution n'est pas une vulgaire réforme fiscale, elle doit être approuvée par le Saint Peule. Le peuple a peut-être donné son accord à vos deux partis pour gouverner la politique de son Etat, mais il ne le fait pas aveuglement, il sait qu'il aura un moyen de contrôle, et que, tant qu'un empereur ne sera pas sur le trône, c'est lui qui détient le pouvoir que lui ont délégué les dieux !

Son attitude était mystique, il était presque en transe. Il espérait, si ce n'était avoir rallier le Président à sa cause, lui avoir fait comprendre de quoi il retournait.

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Dans le cadre du respect des règles spatio-temporelles, depuis le début, c'est en réalité Adolf Kudroski, fidèle du President, qui était en pleine négociation et qui joue sur le présent compte en temps que personnage secondaire...

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Adolf observa avec défiance les yeux du Haut-Liturge puis après avoir reprit ses esprit et s’entre souvenu de son entretien avec le Président, il déclarait ;

- Soit, le Président nommera alors un Commandeur.

Sachez toutefois que jusqu'ici, le Président s'est montre négociateur et consensuel, personnellement je pense vivement qu'il est temps de changer d'axe et de politique et je conseille aux forces de la nation de se montrer également conciliatrices et compréhensives,comme ce fut le cas pour Rayan avec qui les négociations d'accession au pouvoir se sont faites hâtivement sans difficultés.
J'ai pour habitude d’être franc et si je vous le dis, ça n'est pas pour respecter un langage politiquement correct ni pour satisfaire certaines ambitions, c'est pour inciter certaines personnes a se montrer pragmatiques et a ne pas réclamer monts et merveilles.

Il est comme ça Adolf Kudroski. En plus d’être quelqu'un d'une rare impulsivete, il n’hésitait pas a appliquer sur lui même une honnêteté radicale, facteur qui lui vaudra de ne jamais être appel a faire de la diplomatie.
Le Président qui le connaissait très bien, s'attendait a ce tempérament et c'est justement pour mettre les points sur les ''i'' sans pour autant que ce soit lui qui le fasse, qu'il avait décidé d'envoyer son ''chien de chasse''...

Le Haut-Liturge n’en revenait pas. Il était amusé par l’impudence de ce jeune homme qui osait se présenter ici avec tout un corps d’armée, mais qui s’adressait à lui familièrement et non sur le ton du repentir. Mais il était aussi presque vexé par ce qui apparaissait maintenant comme la stupidité de son maître qui ne daignait pas même se déplacer en personne. Si seulement ils savaient …

Le serviteur des serviteurs des Dieux ne laissa cependant rien paraitre ce plaisir. Il allait maintenant pouvoir faire mumuse avec ce petit pion sur le grand échiquier de l’équilibre divin. Il reprit alors la parole sur un ton paternaliste :

- Bien, je vois que votre esprit n‘est pas que manie. Sage décision.

Si vous me le permettez, Lugal, de vous donner mon humble avis de Factotum, nous savons tous que le Président sait se montrer négociateur puisqu’il a pris le pouvoir par le négoce rondement mené, d’avec le Liturge de Cassiel. Il n’appartient qu’à vous de faire changer votre précepteur d’avis.

Qui plus est, la franchise est l’une des vertus qui se perd le plus dans ce monde. Et point de politique entre nous, simplement de l’habilité à la négociation. Nous sommes réunis ici afin d’entretenir l’équilibre qui contente les dieux et satisfait les humains, n’est-ce pas ?

Je suis tout à fait d’accord avec vous sur un point, il est en effet temps de changer d’axes politiques. Par contre, je pense qu’en cela, il faut prendre le risque de s’attacher à déplacer les montagnes. Certains y sont déjà arrivés, pourquoi pas nous.

Le Haut-Liturge se retourna alors vers Franz-Heinrich, puis vers Adolf. Il espérait son discourt net et sans bavure, mais surtout, il osait escompter que son message serait bien passé. Il fallait maintenant s’attendre à tous de la part des deux autres protagonistes.