Attente Mitigée

Le vampire avait du renoncer à sa garde robe Volkonène. On lui avait demandé de prendre le strict minimum. Tout ce qu'il espérait, c'était que la mode de Lagen ne soit pas trop ostentatoire, comme l'était la plupart des humains.

L'heure du rendez-vous approchait. Les ruelles étaient pourtant pleines à craquer. La nuit la ville vivait avec les vampires osant encore rester ici et ils étaient pourtant nombreux.

Le froid s'intensifiait avec le coucher du soleil et laissait Asch toujours indifférent.
Les vampires ne craignait pas le froid au contraire, le ressentir contre leur peau les faisait se sentir vivant. Les êtres aux sang froids se plaisaient ici à Saransk.
Asch en particulier aimait cette ville, pourtant siège de la guerre. Elle était vraie, loin de l'hypocrisie dont faisait preuve Ieltsinegrad. Loin de sa famille…

La guilde lui avait fait un bien fou. Cela l'avait écarté de ce pourquoi il était né, ce pourquoi sa vie avait été consacrée… ce que la noblesse attendait de lui. Il était parvenu très vite à avoir une position importante dans l'armée Volkonène mais cela ne suffisait pas. Il tuait et faisait ça très bien mais c'était presque devenu un automatisme. Le vide qui était en lui n'était pourtant jamais comblé.
La guilde lui donnait une alternative à cette vie, et ne serais-ce qu'un semblant de liberté.

Le vampire se retourna une derrière fois faisant face au Renard Coquin. Ce bâtiment allait lui manquer, la ville encore plus… Que dire de son pays, de plus en plus dévasté par cette maudite guerre?

Il s'appuya contre le mur, à l'emplacement indiqué par les passeurs, et se mit à croiser les bras, pensif, attendant patiemment.

La fine équipe maintenant réduite à l'état de duo entrait à présent dans Saransk. Cette ville n'était que désolation, la plupart des bâtiments s'étaient écroulés, et les autres ne tenaient debout que grâce à l'intervention de Luren. De plus, les deux complices sentaient bien qu'ils n'étaient pas les biens venus en ce lui. A leur passage, les gens s'arrêtaient et les regardaient d'un air dur, certains crachaient même.

Adoster se tenait prêt, il scrutait l'horizon à la recherche d'un danger potentiel, il avait aussi mis son masque de visé, son fusil de précision était chargé, il avait la main sur la gâchette, et l'œil en face de la lunette. Il n'avait plus qu'à presser la détente et sa cible mourrait. Il dit soudains :

- On ferait bien de ne pas trainer ici, tu en penses quoi grand chef ?

- C'est bien la première fois que je suis d'accord avec toi l'artiste ! Trouvons le colis et partons d'ici.

Il connaissait le chemin qu'ils avaient décidé d'emprunter par cœur, Le renard coquin approchait, il ne restait plus que deux bloques à parcourir. C'est alors qu'Adoster dit :

- Je crois que je vois notre homme, il est juste là, juste devant la maison close, il correspond à la description.

- Bien, ne relâche pas t'as garde, je le fais monter et on repart aussitôt.

Andreï se rangea sur le bort de la route et descendit du véhicule, ouvrit la porte arrière et dit à Asch :

- Vous êtes bien le Loup rouge ? Je suis votre transporteur, venez par ici s'il vous plait.

Puis il le fit monter et lui montra le double fond :

- Je suis désolé, mais nous n'avons pas le choix, vous devrez rester ici pendant le transport.

Andreï remonta immédiatement et repartit chercher la laine qui servait de couverture avant de retourner à la capitale.