Discution dans le Bureau d'Adolf Merovic

Adolf tira une nouvelle bouffée de tabac et la relâcha aussitôt dans les airs. Les volutes de fumées s'entassaient sous le plafond du bureau. Pas fameux, ce tabac. Mais il avait de moins en moins de moyens. Il se remis a ses recherches: il n'avait les idées claires qu'au milieu des fumées, comme si en dissimulant les choses, elles les rendaient plus perceptibles encore. Il se dirigea vers sa fenêtre. D'ici, il voyais Kapen, masse brunatre et grouillante, d'où les clameurs parvenaient jusqu'ici, alors que le niveau du sol des quartiers bourgeois de Lagen se trouvais bien a une dizaine d'étages au dessus du plus haut immeuble de Kapen. Il y avait un assenceur dans les fondations du lycée populaire. Il permet de descendre dans l'ancien quartier impérial, juste en dessous, dans les bâtiments écrasés par les immeubles du XVIIIième siècle. La bas, l'ancien collège impérial servait d'archives et d'école publique elementaire. Il n'y avait évidement pas de système d'éducation a échelle fédérale, mais le lycée populaire entretenait cette petite structure pour le bien de la populace grouillante, afin de lui donner au moins l'impression que l'on offre a sa progéniture le moyen de s'élever de ce bas monde pour pouvoir évoluer dans les hautes sphères de Lagen. Fantaisie que tout cela! Au mieux, ils deviendraient techniciens de la centrale thermique que l'on apercevait a l'horizon. En brulant du Charbon, Elle fournissait l'électricité de la capitale, et on voyais de lourdes volutes noires s'échapper de ces cheminées.

Des souffleries formées d'énormes pales, et alimentées par cette même centrale, avaient été judicieusement disposées de manière a ce que Lagen, quel que soit le sens du vent, ne soit jamais dans les fumées. Ce qui était moins judicieux c'est que ces fumées étaient dirigées sur Laibach. Mais si on considérait Laibach comme le symbole de la noblesse impériale, qui y avait autrefois ses résidences, en faisant la Banlieue chic de la capitale, peut être étais-ce voulu?

On frappa a la porte, tirant brusquement Adolf de ses divagations.

- J'arrive! Un instant
Il ouvrit rapidement la fumée pour chasser l'air et alluma le ventilateur/plafonnier qui fit grincer ses rotors rouillés en faisant mollement tourner ses pales en bois.

- Encore un instant!
Il rangea rapidement son bureau, une affiche ou la couleur rouge dominait disparu dans un tiroir, il mi une veste, ferma la fenêtre, eteient le ventilateur au plafond et ouvrit la Porte.
Bonjour! quel honneur me vaut votre.... Vous?
Il cligna plusieurs fois des yeux. Devant lui se tenait Jacob Zeram

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L'électricité n'est pas connue

Jacob se tenait droit, son regard noir et percent allait droit dans les yeux d'Adolf. Cette expression, c'était incroyable! ça le ramenait 15 ans en arrière!Exactement la même. l'homme était plus vouté, plus ridé, plus buriné désormais, il n'avait plus sa formidable crinière blanche de ces vieux hommes encore forts. Mais c'était le même.

Flash Back: 15 ans plus tôt.

Il preparait sa thèse, une analyse de l'idolatrie portée a Herman le Blanc durant les IIièmes et IIIième siècles. On avait retrouvé de nombreux artefacts comme des pendentifs a son effigie, quand il fut touché de la grâce d'Elua le Beni. C'était même devenu, selon toute vraisemblance, une véritable industrie . A cette époque, Oncle Jacob, comme il l'appelait, était venu l'encourager pour sa thèse. Puis il avait annoncé sa nomination au poste de Liturge. Dans ce regard, Adolf avait compris qu'il ne serait plus jamais Oncle Jacob. C'était le même regard sévère et froid qui le jaugeait aujourd'hui.
L'amour qu'ils se portaient mutuellement avait disparu en ce jour. Car ce regard disait bien que rien ne pourrait arrêter Jacob. Jacob qui lui avait dit:
" j'envisage de dénoncer publiquement l'empereur pour ses crimes sur le peuple . Je ferait remonter les crimes des ces ancêtres, des plus anciens au plus récent,le régicide du régent Heinrich , afin de montrer a quel point la lignée impériale est souillée. Cette idée est rependue dans tous le clergé. Mais j'aimerai savoir ce que tu en pense , toi, qui n'a pas reçu d'enseignement religieux" .

Adolf se rappelait bien sa réponse. C'était alors un balbutiement incompréhensible. puis son regard s'était posé sur un journal, "l'indépendant". Un journal qui soutenait alors le combat fédéraliste. Un journal tombé depuis sous le coup de la censure. Mais a l'époque , Adolf n'était qu'un jeune idealiste

"il ne faut pas que l'empereur soit remplacé par une régence fantoche. Il faut un vrai régime, au service du peuple. Un régime enfin digne du traité que vous glorifiez tant".

Jacob avait sourit, comme si il trouvait cette idée risible.
"Je vois...après tout, le sentiment des civils n'est pas si éloigné de celui des religieux. Ce discours, tous les jeunes clerc, quel que soit leur culte, quel que soit leur niveau dans la hiérarchie, le portent. Ce fédéralisme, dont tu me parles tant, est il vraiment a la hauteur de vos espérances? "

Les paroles avaient pu paraitre amical, mais le ton comme le regard faisaient que l'on ne s'y trompais pas. Mais Adolf avait continué dans son enthousiasme.

" Je vous assure, et Rayan, le leader, est formidable! Il réuni des foules considérables! Et de nombreuses villes sont d'ors et déjà soustraites de la dictature impérialiste grace a lui!"

" Il est bien jeune " Commentât Jacob, avant de continuer plus bas "c'est la marionnette idéale ".

Mais bien vite après le coup de pousse du clergé, auquel Jacob avait activement participé, la marionnette avait vite coupé les fils et était devenu le marionnettiste
Fin du Flash Back.

- Bon, Je peux entrer?
perdu dans ses pensées, Adolf bloquait l'encadrement de la porte .

Jacob était assis dans une de ces chaises en bois dont les accoudoirs et le dossier ne formaient qu'un seul et unique demi cercle. Ce bureau était bien minable, avec ses stores crasseux et sa paperasse qui s'accumulait sur des meubles de bois sombre.

- Je n'ai que du café a vous proposer.
Jacob fit un vague geste de la main comme si cela n'avait pas d'importance. Adolf se dirigea vers une commode et retira une vieille boite cylindrique rouillée d'un tiroir. Il l'a posa a coté d'un bien étrange dispositif, puis alla chercher tasse et cuillère. Il plaça également un broc dessous le dispositif, fait maison, sans aucun doute, vu son apparence.

Un entonnoir était disposé sur un portant en métal, juste au dessus dudit broc. Adolf plia dans l'entonnoir ce qui devait sans doute être une vieille circulaire.
- De quoi veniez vous parler?

Il versa une poudre brunâtre sur la feuille, tout droit sortie de la vieille boite rouillée. le portant continuait au delà de l'entonnoir et supportait une vieille bassine rouillée. Adolf déboulonna l'un des tuyaux qui couraient sur le mur et vint placer son extrémité sous la bassine en le faisant tourner sur une jointure qu'il avait sans doute bricolée. On entendait un chuintement sortir du tuyau.

"pourvu que le bosse ne prenne pas son bain"

Il sortit une allumette, la fit craquer et la plaça au dessus du tuyau.

- J'ai besoin de tes conseils politiques.
"tient donc? Je lui sert mon hypocrisie habituelle ou je lui balance la vérité? "

Une flamme bleutée vint rapidement lécher le bas de la bassine. Il alla remplir la bassine d'eau avec un autre broc.
"l'hypocrisie. pas envie d'avoir un mort sur les bras"

Un trou était pratiqué en bas de la bassine, et l'eau coula dans l'entonnoir avant de ressortir brunâtre a l'autre bout.

De l'autre coté de la pièce, Jacob était en train de se dire qu'il n'avait rien vu. Non, valais mieux ne rien voir.

Code:

HJ: aux jeunes enfants qui liraient ce message: ne faites pas ça chez vous. détourner les canalisations de gaz domestique peut s'avérer néfaste pour la santé

Les deux tasses fumantes étaient posées sur le bureau.
Jacob Parla

" Ce... Shlutz... il ne m'inspire pas confiance.
- Pardon? que veux tu dire? Tu as pourtant contribué a son coup d'Etat.
- Il l'aurais réussi sans moi. Et je devais conserver un poste au gouvernement. Ce sera vital quand on mettra en œuvre. la Procedure.
Adolf hocha la tète.
- Il semble pourtant avoir la fibre démocrate.
- C'est la le problème. Si le peuple peut s'exprimer, comment le chapitre peut il user de son influence au prétexte que le gouvernement va trop loin? - Enfin , le peuple s'exprimer, le suffrage est censitaire. C'est les bourgeois qui vont s'exprimer. De toute façon l'amour du peuple, c'est a l'empereur qu'il va, en ce moment.
- Pas trop dans mes intérêts non plus. Si l'empereur arrive au pouvoir, je ne perdrait pas que mon poste...- L'Empereur peut juger un liturge? - Oui, tant que le haut liturge ne s'y oppose pas, bien entendu. Mais l'actuel est un vieil homme sénile

" Tu peux parler. Tu t'est vu marcher? "

- Au faite, je vous ai vu Hier soir. la santé a l'air d'aller.
- Ça ne sort pas de ce bureau, compris? J'ai une réputation a préserver.
Hier soir, Jacob était dans un établissement légalement classé comme "débit de boisson" faisant un commerce des plus douteux... en toute discrétion.

Jacob prit sa tasse, bu une gorgée et la reposa. Il n'y toucherait plus avant d'être sortit de ce bureau. Et des que possible, il se rincerait la bouche, a défaut de pouvoir se rincer autre chose.

- Pour en revenir a notre mouton a casque a pointe, ques-ce qui vous dérange chez Shlutz?
- Je n'ai pas le moindre contrôle sur lui. En plus, c'est lui qui mène la dance.
- Ah oui. Cela doit vous être des plus insupportable. Fit adolf avec la plus grande indifférence, avant de prendre une gorgée de café. Sa technique s'améliorait, c'était indéniable, concluait il en laissant glisser le liquide dans son œsophage.