Durant plusieurs mois Karl Hans Raphaël Schultz observait la situation, sans pour autant réagir. Il admirait lentement les mécanismes complexes de l'échiquier politique siegburg-helzonien se faire et se défaire alors qu'il gérait discrètement la Commandature, sous la protection du bastion imprenable que constituait Treffelburg.
L'aide de camps n'était pas le premier homme à prévenir Karl-Hans de la mort du président Rayan et de l'accession d'une mystérieuse personnalité à la tête de l'Etat. Il avait su développer un grand réseau d'espionnage et de renseignement militaire, politique et industriel pour son propre compte, en prétextant officiellement que cette institution était l'organisme dédié au Commandeur, de contrôle des ressources militaires étrangères sans préciser que son service s'appropriait également des informations hors du cadre militaire, pour le satisfaire ou pour satisfaire les ambitions de ses proches industriels.
Il était bien conscient qu'après le chef de l'Etat, il demeurait la seconde forte personnalité du pays et comptait exploiter cette situation à bon ou mauvais escient.
Il fallait tout de même considérer la situation telle qu'elle et il était évident que le Conseil d'Etat était faible et débordé par le conflit avec les impérialistes à présent.
L'aide de camps restait muet et figé devant les réflexions qu'accumulait Karl Hans, comme s'il attendait une réponse immédiate de sa part.
- Ce que je décide ? Vous êtes aide de camps et votre carrière militaire a pu être concrétisée par l'administration publique du Conseil d'Etat et vous osez me demander ce que je déciderai de faire ?
L'aide de camps tremblait à l'idée de subir une nouvelle sanction du Commandeur, alors que le chef des armées se contenta de lever sa main armée puis braqua son arme à feu devant le jeune homme qu'il avait remarqué beaucoup trop soigneux aujourd'hui.
Un coup de feu bien réussi entraîna la mort par une balle dans la tête du jeune homme et Karl-Hans se dirigea vers l'extérieur.
- Gröening ? A mon commandement ! cria t-il en postionnant un peu, c'était l'âgel.
- A vos ordres mon Commandeur !
- Contactez tout les officiers de la République, dîtes leur que le chef des armées convoque l'ensemble des Armées de la Commandature, contactez aussi le Conseil d'Etat en envoyant une lettre d'invitation à Lagen pour le nouveau président afin que moi et lui fassions connaissance un peu...