La Réconciliation de deux grands ordres

(Franz-Heinrich première personne)

Dès l'annonce de la trêve, je m'étais atteler à partir pour un pèlerinage à Lurenberg. Le soutien du clergé serait essentiel pour la suite des évènements, les peuples qui ont eu le courage de me suivre n'attendaient plus qu'une chose: la fin des combats. Je quittais donc Dèlovno dans la nuit pour arriver dans la soirée à Lurenberg. Le trajet fut long et plutôt inconfortable, j'avais emmener avec moi un coffre qui contenait ce qui pouvait convaincre les membres de la Lumanevra de ma légitimité. Mais d'abord, je devais me recueillir dans la grande Basilique de Luren et obtenir l'absolution de la malédiction.

Arrivant devant l'immense bâtiment, je fus tout autant impressionné par la grandeur des dimensions que par la splendeur des ornements. Je ne me souvenais guère de ce lieux. Depuis mon enfance les images s'étaient effacées, mais des détails ici et là me remémoreraient la glorieuse époque passée.
M'adressant à un de mes agents qui m'accompagnaient, je dis:

"Aller prévenir sa Sainteté le Lithurge de Cassiel ou un membre du clergé pour que je puisse m'entretenir avec lui"

L'homme acquiesça et s'éloigna vers la demeure du saint homme. Dès lors, nous rentrâmes dans le sacre saint du pays. Les vitraux, les bas reliefs, les dorures luisaient comme des étoiles dans un ciel de nuit. La lumière semblait communier avec la terre; le feu des bougies s'agitait comme pour jouer avec les eaux des fonts. Je m'agenouillais devant l'autel et prier, prier, prier pour le succès de notre entreprise et pour la lever de cette malédiction. Le temps semblait suspendu, comme perdu dans l'immensité des voutes. Le lithurges ne devrait plus tarder, s'inquiéta un de nos compères ....

Le liturge venait d'arriver de Treffelburg. Il défaisait encore ses valises dans un appartement qui lui était assigné dans les bâtiments ecclésiastiques qu'il fut contacté par un agent de l'empereur. Il se mit en soutane, prit sa canne d'or avec lui et se dirigea vers la basilique. Trop ostentatoire. Il vivait dans le morne monastère de Cassiel. ayant de grâce et de majesté lui semblais presque déplacé pour un homme qui liais religion et austérité.

Il murmura quelques prières en rentrant, abaissant sa canne quand elle passait devant des représentations du grand architecte: Cassiel lui était inférieur, il ne fallais pas offenser Luren par orgueil.

Il arriva devant l'empereur.

- J'ai eu le temps de demander audience a sa sainteté en arrivant. Il nous attend dans deux heures. Rappelez vous: même si vous vous avérez être, comme vous le prétendez, le divin empereur élu des dieux, votre père et sa descendance ont été maudits, et même sans cela, vous restez inférieurs au haut liturge.

La balle et dans son camp. Je ne sais pas ce qu'il va faire. Je serais lui, je vous entendrez en confession, en tout cas, au moment que vous jugerez propice repentez vous, demandez le pardon pour les crimes de vos ancêtres. On verra bien si il l'accorde ou non.

Mais avant cela, montrez vos preuves. si vous n'est pas de la lignée, vous n'êtes pas souillé, mais vous ne pourrez prétendre a être empereur. au mieux, régent, en attendant que l'on retrouve le véritable empereur.

Voila, vous savez maintenant comment la lumanevra vous considère. Je suis la pour voir ces preuves. Pour voir si je peux vous faire confiance.

Il toisait l'homme agenouillé de toute sa hauteur. avec sa mitre noire sa soutane et son long bâton d'or au sommet duquel se tenais Cassiel le juste, il était assez impressionnant.

Toujours aussi modestes ces ecclésiastiques, mais bon je m'en accommoderai, il le fallait bien. Et puis la situation voulait une alliance entre nos partis mais la volonté des dieux et si étranges parfois...
Je me levais de ma prière et tout en m'adressant au liturge, un de mes agents amenait le coffre.

"Excellence, je puis vous assurer que je ferai tout mon possible pour réconcilier nos partis; même si la faute passée est toujours présente et qu'elle a causé des dommages bien grands à nos deux vues du monde, nous vous en déchargeons.
Pour ce qui est des preuves, voilà qui devrait vous convaincre..."

L'agent ouvrit alors le coffre. En son centre trônait majestueusement tous les attributs de l'empereur. La couronne, le sceptre, ainsi que le manteau d'hermine étaient là. A l'étage inférieur, ceux de l'impératrice dans la même perfection. Dans des petits tiroirs que l'agent tirait, des photos de Franz Heinrich de tout âge avec ses parents se révélaient. Puis des lettres écrites par sa mère, son père étaient empaquetées.
Il suffisait de s'assurer que l'écriture de Franz Heinrich était là même que celle des réponses, de plus le sceau impérial faisait foi. Enfin des sceaux de Cassiel qui avait disparu, étaient là en parfait état de conservation.

"Veuillez nous excuser pour les sceaux mais il nous était compliqué de vous les rendre jusqu'à maintenant. Et puis ce ne sont que quelques uns de la multitudes que vous employez. Si vous souhaitez vous assurer de ma bonne foi par un interrogatoire, je le comprendrai. "

Toutes ces preuves faisaient foi de Franz Heinrich, l'authenticité des attributs impériaux étaient inattaquable.

voyant les attributs impériaux

-Il est vrai que la famille imperiale a fuit en emportant tous ces objets, mais vous auriez pu leur voler...

Voyant le reste.

Cependant, ces documents, ces photos, sont assez convaincantes.
Bien, je ferai examiner tout cela par un moine légiférant qui fera un rapport détaillé de tous ces objets, si un jour on désirerais contester notre décision, cependant, pour moi, vous êtes bien l'héritier disparu de la lignée imperiale. Je comprend que vous ne saurez pardonner ce que j'ai fait a votre père, cependant, j'espère que vous oublierez, ce sera mieux pour tout le monde. Bien, allons au palais Saint-Zostrar, la résidence du haut liturge.

Il referma le coffre. En ressortant, ils croisèrent des prêcheurs de luren, et leurs demandèrent de les aider a transporter le coffre vers le palais.

Ils se retrouvèrent bien vite dans l'antichambre de la salle d'audience du Haut-Liturge.

Enfin le but était proche, très proche. Le haut liturge était derrière cette porte, enfin tous nos combats seront bientôt récompensés. Il est vrai que jamais des excuses n'effaceront la honte des fautes passées, mais je passerai outre pour ces jours d'union sacrés.

"Dites à sa Sainteté que je suis prêt à subir son jugement."

Les lourdes portes d'ébène se dressaient majestueusement, rapetissant les personnes se trouvant devant.

Jacob fit un signe de tète a un hallebardier gardant la porte, indiquant qu'ils étaient prêts a être reçus par le saint père. Il jetât un dernier coup d'œil au chanoine général aux édits, resté en retrait tout ce temps.

La glotte serrée, ils attendirent que les portes s'ouvrent.

Code:

MJ, a vous.

Lorsque les lourdes portes eurent finies de grincer sous le point de l'ébène, un valet fit signe aux invités de s'avancer plus en avant dans le salon qui servait de bureau au Haut-Liturge. En s'avançant, ils purent apercevoir une salle magnifique. Les murs ressemblaient plus à un alignement de tableaux sur leur partie supérieure. En dessous de ses grandes fresques narrant la création du S-H, des moulures d'orées éclairaient la pièce garnie de statues, de tapisseries et d'autres curiosités.

Le plus grand de tous les Liturges était là, assis derrière son grand bureau de marbre massif. Sa mitre posée sur la table. Dans son habit majestueux, d'un blanc immaculé parsemé de filet d'ors, on aurait presque cru à une illumination. Ses gestes et sa prestance s'annonçaient paisibles, mais sa physionomie annonçait la sévérité et la sagesse d'un homme qui ne c'était jamais arrêté de murir. Il était en train de signer des papiers qu'il remit à son secrétaire avant de faire signes aux deux visiteurs de s'avancer. Deux valets leurs désignaient alors des fauteuils de soie rouge.

Une fois qu'ils furent assis, le Grand Maitres de tous les chapitres releva la tête, croisa ses mains avant de dire d'un ton solennel, mais chaleureux malgré tout :

- Approchez, approchez, n'ayez pas peur asseyez-vous. Bien, maintenant dites-moi pourquoi avez-vous demandé à me voir ?

L'homme semblait serein et d'un calme impressionnant, je m'asseyez devant ce bureau massif. Devant les regards pressants des ecclésiastiques je commençai par prendre la parole :

"Votre Sainteté, je suis venu à vous pour réconcilier nos deux ordres. La noblesse et le clergé unis comme aux temps des grandes heures de notre Nation. Je vous prie de bien vouloir faire table rase du passé, des brouilles intempestives entre ce qui est la raison et le cœur de toute choses. Comme deux partie d'un même tout nous devons nous relever dans ce monde qui ne se dirige que vers la déraison. Moi, empereur
Franz- Heinrich Ier je vous prie de nous aider et de nous soutenir dans notre quête, qui a rassemblé une grande partie de nos sujets. Rétablissons l'Union Sacrée."

Mon discours était neutre de toutes émotions, loin des sentiments. Je le voulais ainsi car c'étaient ces même passions qui avaient auparavant déchiré cette union sacrée.

Jacob parla a son tour. étant un ecclésiastique, il commença par baiser la bague du haut liturge. Cependant, lui même liturge, il n'avais pas a se prosterner. La prestance de l'homme l'obligea cependant a baisser les yeux.
Le jour ou, - il l'espérais - il prendrais sa place, il espérais qu'il ajouterais cette majesté a la crainte qu'il inspirais déjà.

-Puissant Guide, Bienheureux parmi les bienheureux, j'ai examiné les documents fournis par la personne ici présente, et ils attestent bien qu'il est le fils de l'empereur déchu. La lignée a été maudite, il est vrai. Mais laissez moi vous rappeler ce versé du livre noir de cassiel.

" Et les fils seront lavés des fautes des pères, car toute âme est égale a sa naissance, et sa pureté ne doit souffrir des tourments des âmes anciennes. "

Bien sur, c'est a vous qu'il appartient, très saint père, d'interpréter les textes sacrés, et de nous guider vers la lumière de la vérité. Nous venons donc vous demander, votre grâce, l'absolution de cette malédiction, et la bénédiction de cet homme, dans sa future charge de souverain, si vous l'estimez digne de cette haute fonction.

Nous nous en remettons a la justesse de votre saint. jugement, très haute éminence

Au moment de cette dernière phrase, Jacob eut le courage de relever les yeux. ses petits yeux noirs , emplis d'une lueur de défis, fixaient le regard de l'homme le plus puissant sur cette terre.

Le Gardien Ultime de l'Union Sacré avait écouté patiemment les discours des deux hommes. Il était resté impassible, tant et si bien qu'il était impossible de connaitre ses impressions quand aux homélies des deux hommes. Cependant, certains détails avaient retenus son attention. Tout d'abord, comment cet homme dont il n'avait jamais auparavant vu le visage osait-il se présenter devant lui comme empereur alors qu'il n'avait jamais été intronisé entent que tel par le clergé. Et puis, le Liturge de Cassiel disait détenir des preuves quant à la descendance impériale de cet homme, mais il ne les lui présentait pas.
Aussi l'homme se redressa maestoso sur son fauteuil digne des plus grands monarques et s'adressa aux deux hommes avec une voie majestueuse, emplie de sagesse et plutôt neutre.

- J'entends vos requêtes à tous deux et comptes les examiner avec le plus grand soin et la probité qui caractérise le modeste disciple de Luren que je suis. Cependant, il me faudrait détenir en ma personne propre les preuves dont vous abordez l'existence – il se retournait vers Jacob avant d'ajouter – afin de les examiner et de statuer avec l'avis du Conseil Liturgique.

Le Haut-Liturge avait beau être un homme sage, c'était avant tout un homme usé par le poids des années et les catastrophes qu'il avait vu défilés devant lui. Il rêvait d'un monde paisible ou la paix régnerait enfin aussi il reprit son propos de la sorte :

- En ce qui concerne le soutien donné le clergé, il sera accordé à celui qui remporte le scrutin gérer par le chapitre de Cassiel, comme il aurait dû être suite à la mort de Rayan. Et n'oubliez pas que le livre noir dit aussi que "la punition divine d'une famille ne connait pas les frontières des générations pour rendre justice". En tout ca, sachez tous deux que je prendrais les mesures nécessaires afin de statuer sur l'état de grâce de cette personne.

Le Haut-Liturge restait évasif afin de ne pas laisser de faux espoirs à Franz-Heinrich. Mais le travail était malgré tout engager. Il serait surement de long halène, mais il était nécessaire. Il faudrait commencer par examiner les preuves fournies par Franz-Heinrich, ce qui serait plutôt rapide étant donné les conclusions du Ministre de la Justice divine, mais il faudrait ensuite ressortir l'arbre généalogique de la famille impériale à la recherche d'un éventuel héritier plus direct et moins maudit, avant de réunir un concile destiné à déterminer l'état de la malédiction qui plane sur la lignée.

- Votre sainteté, votre désir de constater la vérité de vos propres yeux vous honore.

un clerc de mon chapitre est actuellement en train de faire l'inventaire des très nombreuses pièces fournies par cet homme. Son rapport et les objets vous seront transmis des qu'il aura terminé, certainement avant demain soir.

ces pièces comptent néanmoins quelques petites choses qui intéressent l'inquisition.

En effet, ladite personne a été intronisée dans son enfance dans une chapelle.
Même si je pense que cette personne mérite de redevenir empereur,
il est évident que les membres du clergé l'ayant intronisé contre l'avis du conseil liturgique sont des hérétiques, de ceux qui pensent que la foi n'a pas a être guidée par votre sage lumière.

Je demande donc le droit de les pourchasser.

Le Haut-Liturge était interloqué par la demande du ministre de Cassiel. Les faits remontaient à un lointain passé et la plupart des personnes concernés devaient être mortes depuis. Et est-ce de la conscience professionnelle ou de flagornerie de la part de Jacob ? Toujours était-il qu'il lui fallait une réponse, la demande était légitime, qui plus est, cette chasse ne semblait pas pouvoir constituer un danger, mais par contre elle pouvait constituer un exemple qui dissuaderait les prochains ecclésiastiques tentés de sortir du droit chemin tracé par les Haut-Liturges. Et aussi une petite épreuve pour le Liturge de Cassiel.

- Votre conscience professionnelle confirme votre place parmi les plus grands représentants de notre clergé sacré. Vous avez ma bénédiction, mais n'oubliez pas qu'il s'agissait de clercs de notre rang, et les grands responsables des cultes devront être jugés par le tribunal divin.Pour les autres, l'Inquisition et le Chapitre de Cassiel se chargerons du bas-clergé comme à l'habitude. Ils devront trouver un châtiment exemplaire sans pour autant être cruel. Une punition qui dissuadera les nouveaux dissidents, sans pour autant faire passer le culte pour un monstre de cruauté. En ce qui concerne les civils, il faudra voir avec les autorités gouvernementales, ce qui ne devrait pas poser de problème, n'est-ce pas ?

Si Jacob conservait son poste au sein du gouvernement, il n'aurait pas de problème avec les laïcs. En ce qui concerne le châtiment,c'était un petit défi lancé au Liturge pour tester ses capacités. Trouver un châtiment exemplaire, mais pas barbare n'était pas une chose facile …

- Votre luminosité, avec ces nouvelles pièces, je suis sur que cette enquête sera menée a bien. Une partie des documents parlent de cette intronisation, et je suis sur que cet inventaire va nous révéler l'identité exacte des clercs impliqués.

Bien sur, nous présenterons les eminences au tribunal divin... quant aux clrercs normaux, n'ayez crainte, nous nous en tiendrons a la procédure habituelle.

Il était de notoriété publique que cette procédure était une soumission systématique a la question jusqu'à ce que le crime soit avoué. Aussi, dire que l'inquisition pouvais passer pour cruel était un doux euphémisme.
mais bon, on ne change pas une recette qui marche depuis plus de 1500 ans....