La rumeur enflait : la CN n’était qu’un fourbi de meurtriers et de chasseur de prime qui assassinaient à tour de bras sous couvert du pouvoir centrale qui les soutenait puisque le directeur de cette entreprise mafieuse était le chef du parti unique que le président venait de créer récemment afin de renforcer son pouvoir. Après tout, pourquoi des hôpitaux auraient eu besoin d’un service de sécurité aussi imposant si ce n’est pour cacher un infâme secret ?
Un attroupement s’était formé aux alentours du siège social de la CN. Ils étaient décidés à savoir ce qui se passait vraiment avec cette mystérieuse corporation qui apparaissait de plus en plus comme un état dans l’état capable de faire respecter sa loi, outrepassant les plus élémentaires valeurs de la république. Entre les inscriptions sur les murs de la ville, les nouveaux événements au manoir, la mise à pied des miliciens gênants, « la disparition malencontreuse » du responsable dans les locaux de la CN ; quelque chose clochait forcement avec la corporation. Il fallait agir.
Le petit groupe emplissait au fur et à mesure qu’il se rapprochait du siège de la CN. Il comptait maintenant bon nombre de membres du réseau, mais aussi des nouveaux venus excéder par les excès de la CN et la passivité du gouvernement de Schultz. On pouvait aussi remarque John Haber parmi les manifestants. C’était lui qui avait été dupé par la CN et mis à pied à cause d’eux.
En se rapprochant du bâtiment, ils eurent la surprise de trouver un blocus. La liberté de circulation, droit individuel primaire, était bafoué par la CN, avec l’aide du gouvernement. C’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Le groupe se mit à siffler et à huer les membres de la sécurité de la CN. Les agents de sécurité de la CN se mirent en position. Ils formaient alors une tortue impressionnante, prête à charger à tout moment, prête à écraser les manifestants à tout moment.
Soudainement un sniper tira sur un manifestant, l’abattant d’une balle dans la tempe. Pris de terreur, tout le monde se stoppa pendant un instant, puis prenant conscience de ce qui se passait, John Haber s’avança légèrement afin de se démarquer des insurgent.
- Mes amis ! Nous nous en doutions, maintenant nous en avons la preuve ! La CN n’est qu’une bande d’assassins ! Nous devons mettre un point final à ce massacre d’innocents !! Puis il se retourna vers les miliciens et leur dit : vous non plus vous n’êtes pas des assassins !! Votre boulot, mon boulot, c’est de faire respecter l’ordre et de garantir les libertés fondamentales de la république.
Puis il tendit la main vers le milicien qui était en face de lui en signe d’amitié. Ce dernier la lui prit en signe d’acceptation. Tous ses hommes le suivirent. Ils ne tireraient pas sur la foule. C’était une victoire pour John Haber qui s’imposait comme leader de la révolution.